Rafle du Vel' d'Hiv' ... L'arrivée ...
rideau
rafle du vélodrome d'hiver
Le jour de la rafle, du matin au soir sans arrêter, les autobus vident leurs passagers rue Nélaton, puis repartent chercher de nouveaux voyageurs. Les agents poussent les arrivants égarés entre les portes battantes, leur font traverser le couloir circulaire qui entoure la piste sous les tribunes, puis les introduisent dans ce monde crépusculaire où s'entassent déjà des groupes abattus et fantomatiques.
On quitte l'ensoleillement de la rue pour l'ombre à laquelle il faut s'accoutumer. Peu à peu les détails surgissent, aussi angoissants que l'odeur qui d'heure en heure va se faire de plus en plus insupportable. Des Visages défaits, blêmes, aux yeux creusés, émergent de la nuit, immobiles comme des statues de la douleur. Les regards fixes reflètent un monde atteint de folie. Des mères accroupies serrent contre elles leurs bébés qui vagissent, des vieillards s'abandonnent à leur désespoir et ne bougent plus, comme morts. Seuls quelques enfants sautent à pieds joints d'un gradin à l'autre ; cet âge innocent trouve malgré tout le moyen de jouer.
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